Arrêtez vos cancanneries !

    Combien de fois Donald s'est fait réprimander à l'école à ce cri d'"arrêtez vos cancanneries". La vie du jeune Duck n'était pas facile au milieu de l'ensemble de ses canards de camarades. C'est pour ça que Donald, tel la Sexion d'Assaut, a quitté l'école, pour faire l'école de la rue. Grand bien lui en a pris, il est aujourd'hui à la tête d'un empire médiatique et financier générant plusieurs milliards de dollars de revenus annuels. Ne vous leurrez d'ailleurs pas sur la nature d'Onc'Picsou : le vieux grippe-sou n'est que l'homme de paille de cette organisation tentaculaire, poil aux lombaires. 

Image 1: My name is Duck, Donald Duck

    Mais alors, face à une telle success-story à plumes, pourquoi Philippe Silberzahn, de l'EM Lyon Business school, parle-t-il dans cette vidéo, d'un air concerné-consterné, de "syndrome du canard" ? 

    Définissons les termes : le syndrome du canard est une métaphore explicite pour décrire la situation schizophrène de certaines entreprises : elles rencontrent une difficulté importante, mais cherchent avant tout à garder un visage serein. Le parallèle avec le canard n'est pas évident ? Instant SVT : le canard a le plus souvent l'air de se mouvoir paisiblement sur son étang. Pourtant, comme dans Les Dents de la Mer, le calme est souvent trompeur : en réalité, en dessous, il pédale comme un fou pour avancer. Fin de l'instant SVT.  Mais, encore une fois, QRAC (signification dans cet article) ? 

    Eh bien, comme le canard, certains entreprises affichent de l'extérieur un visage serein, mais "pédalent dans la semoule" , selon l'expression consacrée, sous cette détente extérieure. Le problème est que cette détente affichée consiste à agir comme si il n'y avait pas de problème. Dès lors, l'entreprise et ses personnels s'habituent à l'existence de ce problème, et ne le perçoivent même plus. Silberzahn prend ainsi l'exemple de la SNCF : dans sa logique toute administrative (voir la vidéo ci-dessous pour un aperçu), le fleuron ferroviaire national ne comptabilise pas les retards de moins de 15 minutes comme des retards. De ce fait, l'ensemble des personnels se sont habitués à considérer un train ayant 8 minutes de retard quotidiennes comme à l'heure. Que l'on songe un instant à ce genre de situations au Japon : émeutes, caillassages, couvre-feu national, tsunami, Champs-Élysées après France-Maroc. Mais à la SNCF, tout va très bien madame la marquise. Or, comme cette situation apparaît comme normale, aucun agent ne va chercher à mettre en place des actions pour la résoudre : elle va perdurer dans le temps. C'est ainsi que les entreprises s'habituent à la médiocrité



    A titre personnel, je trouve le concept intéressant, mais le choix de la métaphore discutable. En effet, il paraît logique qu'une entreprise, comme le canard, cherche à masquer ses difficultés aux acteurs extérieurs. De la même façon, quand vous allez au restaurant, seul vous importe le contenu de votre assiette, vous ne voulez pas savoir si le cuisinier se soit brûlé en la préparant. Mais je serais curieux d'entendre vos retours, auditeurs attentifs, à ce sujet. The floor is yours, à vos commentaires ! 


Image 2 : le Chef Michel Dumas, une légende des Internets. Comme lui, je mitonne des articles et me brûle parfois les doigts ! 


Sources : 

  • "Comment les entreprises s'habituent à la médiocrité", Philippe Silberzahn, XERFI Canal (2022)
  • "Canard colvert", Wikipédia, lire ici
  • "Et si c'était le syndrome du canard ?", ForGeorges (2022), lire ici

  • Image 1 : Sticker de LotusVolant sur Risibank, visible ici
  • Image 2 : "Michel Dumas, le chef star de Youtube", Journal des Femmes (2021), visible ici
  • Vidéo : Extrait d'Astérix et Obélix mission Cléopatre (1982), visible ici




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La Saga Lipton (1993-2020)

Cours de Marketing du 1-12-2022

L'impact du marketing dans la décarbonation de nos économies